Pour agir et s’adapter à de nouvelles situations professionnelles, le sujet a besoin de conceptualiser le réel. Cette conceptualisation n’est possible que par la construction d’une représentation dite fonctionnelle (Leplat, 1985). Cette représentation permet au sujet de se représenter une situation et de la conceptualiser avant d’agir (structure conceptuelle de la situation avant l’acte). Il construit alors une connaissance opératoire et active grâce à la médiation de représentations qui vont l’aider à faire face à de nouvelles situations ou à des situations professionnelles complexes. Cette communication montre la pertinence de la construction de la représentation fonctionnelle lors d’un processus de formation, en prenant appui sur un stage de formation continue nommé « gestion des comportements difficiles ». Le corpus est constitué de la parole de douze enseignantes expérimentées pratiquant en maternelle et en cycle un. Le stage a eu lieu durant deux semaines.
Le repérage des représentations s’est réalisé en trois temps : avant, au cours du premier jour et en fin de formation. Les représentations concernant les comportements d’enfants difficiles et celles relatives à la situation de classe à gérer ont été repérées en début de formation ; puis l’évolution de ces représentations en cours de formation a été analysée, pour savoir si la formation a permis la construction ou la restructuration du système de représentation des sujets impliquant un changement dans les pratiques envisagées. Cette évolution pouvant constituer un effet de formation, le processus, identifié comme une mise en travail de la représentation, sera décrit à partir de la théorie des représentations développée par Sallaberry. Reliant la représentation à l’action lors du processus de conceptualisation, la théorie des champs conceptuels de Vergnaud appliquée en didactique professionnelle permet, quant à elle, de comprendre le processus de conceptualisation de la situation de classe.