Contribution recherchée

Atelier n� 7 : Apprentissages, didactiques, pédagogies

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Titre L’élève en train d’apprendre ; du milieu proposé par l’enseignant à celui que l’élève construit
Auteur(s) GARNIER Annie

Texte
Cette présentation est issue d’une thèse (Garnier, 2003) dont l’objet était de comprendre le fonctionnement du système didactique au collège. Nous l’avons abordée à partir du cadre de la TAD (théorie anthropologique du didactique, Chevallard) et de la psychologie sociale. Nous avons ainsi considéré que les rapports au savoir des acteurs sont étroitement imbriqués. Ils se répondent comme en écho, l’enseignant propose et régule un milieu pour l’étude et l’élève y développe des gestes d’étude qui en retour constituent le milieu qui fait à nouveau réagir l’enseignant.
Le terrain de l’étude est celui de l’enseignement usuel en classe de 5e de collège, conduit par un enseignant expérimenté. Nous avons choisi d’étudier le système formé par la classe, l’enseignant, et un élève singulier pendant la totalité d’un cycle de gymnastique (huit séances) consacré à l’étude de l’ATR qui est un des objets les plus enseignés en gymnastique scolaire. Deux corpus de données se recoupent. Le premier se constitue d’observations vidéo qui permettent à chaque séance, de décrire et analyser l’ensemble des gestes de direction d’étude de l’enseignant auxquels répondent en écho les gestes d’étude de la classe et ceux d’un élève singulier. Les entretiens vidéo post-séance de l’enseignant et de l’élève forment le second corpus. Ces deux corpus ont été analysés de façon itérative.
L’analyse révèle un élève partagé à la fois dépendant de son enseignant mais aussi de déterminismes personnels issus de ses expériences gymniques antérieures. Face aux obstacles rencontrés l’élève observé va peu à peu s’autonomiser de l’enseignant et se construire un milieu pour l’étude. Mais cette autonomie ne sera pas suffisante, notamment en ce qui concerne l’enjeu de savoir, pour qu’il puisse de dégager des pièges du contrat didactique et qu’il devienne à proprement parler autodidacte. Les péripéties du contrat didactique rendent compte de ces fluctuations et permettent de saisir comment l’élève se construit tout au long du cycle un milieu qui change au fur et à mesure qu’évolue son rapport au savoir et qui n’est en aucune façon donné d’emblée.