Des réformes d’importance traversent actuellement le champ des formations en travail social (assistants de service social, éducateurs spécialisés, éducateurs de jeunes enfants,…) La formation doit se concevoir à partir d’un « référentiel métier » qui détermine ensuite un « référentiel d’activités » puis un « référentiel de compétences » et c’est tout le dispositif de formation qui en est affecté. Quelle incidence sur la construction des identités professionnelles ?
Si l’on considère que la formation n’est pas qu’un travail de construction de connaissances mais aussi une élaboration sur son rapport au savoir, aux autres et à soi-même, on peut s’interroger sur la capacité des futurs professionnels à s’engager dans l’intersubjectivité. Mon expérience de 15 ans en tant que formatrice dans un Institut régional en travail social (IRTS) m’amène à repérer des évolutions sensibles dans le positionnement des étudiants face au savoir, à la formation et à la profession choisie.
À partir d’entretiens cliniques de recherche menés avec certains d’entre eux, je tenterai de repérer la difficulté de concilier une démarche d’acquisitions de compétences avec une démarche d’implication subjective, pourtant indispensable puisqu’elle est au cœur de nos métiers.