La réforme du système éducatif algérien est à sa troisième année. La nouveauté dans cette réforme réside dans la généralisation progressive du pré-primaire aux enfants de cinq ans. À cet effet un curriculum a été élaboré et diffusé, fixant des orientations et des recommandations précises. Le problème qui se pose est celui de l’application de ce programme par l’ensemble des enseignants concernés, dont les pratiques courantes sont relativement éloignées des exigences conceptuelles, notionnelles et méthodologiques qui y sont arrêtées. Nous nous interrogeons sur la compatibilité des pratiques enseignantes observées avec les contenus du curriculum en place et sur la base de connaissances nécessaires à l’application du curriculum ? Le point de départ de notre travail réside dans une interrogation simple : les savoirs arrêtés dans le curriculum intéressent-ils les enseignants ?
Notre étude a consisté à faire émerger et à identifier dans des discours d’enseignants les savoirs jugés importants. À partir d’une enquête par questionnaire et entretien, nous avons interrogé 56 enseignants, sur leurs lieux d’exercice. Notre échantillon a répondu à des contraintes de diversité dans le sens où les institutions pré-primaires existantes sont de cinq statuts différents. Notre hypothèse est libellée en terme de lien entre le rapport aux savoirs et les caractéristiques des projets d’action, des enseignants. Notre analyse a dégagé d’un côté quelques catégories de savoirs, jugés utiles, que les enseignants ont été amenés à approfondir et d’un autre côté des spécificités individuelles dépendantes du parcours de chacun et de l’institution d’appartenance. Notre communication portera sur la présentation des résultats obtenus et de quelques remarques conclusives