Contribution recherchée

Atelier n� 3 : Approches épistémologiques : interdisciplinarité, distanciation, cognition

Titre Les théories de l’action et les modélisations des pratiques enseignantes : approche comparative
Auteur(s) SARREMEJANE Philippe

Texte
Cette contribution s’inscrit à la fois sur une polarité épistémologique et méthodologique. Épistémologique parce que la compréhension de la pratique enseignante est nécessairement dépendante d’une théorie préalable de l’action ; méthodologique, parce que la nature spécifique de l’action contraint le chercheur à opter pour une méthodologie singulière et originale.
Dans le champ des pratiques enseignantes, l’acteur (l’enseignant ou l’élève) qui produit une action lui octroie aussi un sens. Le sens est intimement lié à l’action, il l’est aussi au langage de l’action (Ricœur, 1977). Car le langage peut rendre compte sur un mode public de la logique de l’action. Si l’on fait quelque chose en vue d’obtenir une fin, si on le fait intentionnellement, on peut, par le langage, retrouver le niveau logique (propositionnel et discursif) de l’action (notamment avec des questions du type pourquoi l’agent fait-il cela ? en vue de quoi ?).
À partir de ce préalable, notre contribution entend présenter les différentes méthodologies qui visent à rendre compte de la compréhension des actes d’enseignement. C’est une forme d’épistémologie comparative à propos de deux paradigmes qui ont trouvé un écho au sein des modélisations sur les pratiques enseignantes : le paradigme sémantique qui postule une objectivation du sens des actes par l’entremise des discours sur l’action et le paradigme de la conceptualisation dans l’action qui soutient que l’action est de nature conceptuelle se construisant par l’analyse de l’activité, notamment par sa mise en récit.
L’approche comparative se fait à partir de trois critères : nature du champ d’objet, nature de la méthodologie qui appréhende ce champ et enfin les modalités de l’objectivation. Nous constatons que les deux paradigmes se retrouvent sur une forme de « naturalisation » du sens. Dans les deux cas c’est le discours, sous forme d’énoncés ou de narration, qui apporte le degré de structuration nécessaire à une véritable démarche de théorisation. Cette contribution s’adresse aux chercheurs sur les pratiques enseignantes, mais aussi, de manière plus large, aux enseignants et aux étudiants qui s’intéressent à ces pratiques du point de vue théorique et épistémologique.