Je propose d’appréhender le travail effectué au sein d’une équipe pédagogique, en prenant pour axe paradigmatique le rapport au savoir. La notion de rapport au savoir, telle qu’elle est développée par l’équipe du CREF de Paris X, renvoie à l’organisation psychique du sujet. Ma thèse s’inscrit dans le prolongement des hypothèses proposées par cette équipe en ce qui concerne le travail psychique accompli au cours des interactions pédagogiques. L’équipe pédagogique est envisagée comme un espace psychique groupal au sein duquel le rapport au savoir des professionnels qui y œuvrent pourrait infléchir le déploiement d’un espace potentiel facilitant plus ou moins l’orientation du travail en son sein. Cette recherche m’a conduite à suivre, sur le long terme, le travail de trois équipes pédagogiques de Lettres pour tenter de saisir d’éventuelles évolutions du rapport au savoir des enseignants impliqués. Pour ce faire, j’ai réalisé des analyses cliniques à partir des retranscriptions d’enregistrements audio-phoniques de plusieurs réunions des équipes pédagogiques. L’analyse clinique associe une lecture sémiotique de la structure globale du discours à une analyse du contenu énonciatif. La lecture du corpus porte une rigoureuse attention à tout ce qui fait événement au niveau contre transférentiel. Son interprétation se réfère au corpus théorique de différentes approches psychanalytiques (notamment groupales). Les résultats de cette recherche révèlent, chez les enseignants observés, des modifications de postures qui pourraient conduire à des propositions en termes de formation des enseignants et d’accompagnement d’équipes.