L’école nationale de la santé publique forme les cadres dirigeants du ministère de la santé. Elle s’est orientée vers un modèle pédagogique de formation aux compétences, lequel dépasse celui de la transmission de savoirs académiques. L’enjeu pédagogique porte sur l’acquisition de compétences génériques, indispensables à l’activité des managers, des dirigeants et des experts. Or l’acquisition de compétences repose sur la qualité de l’ingénierie de formation mais aussi sur la capacité à l’autoformation du sujet apprenant. Quel est le système de croyances développé par le sujet sur sa capacité à apprendre ? L’autoefficacité (Bandura, 2002) est une variable majeure du processus d’apprentissage, y compris dans un dispositif institutionnel de formation. Quelles composantes motivationnelles et autorégulatrices de l’autoefficacité sont mobilisées pour acquérir les compétences visées ? Quelle ingénierie pédagogique serait la plus performante pour favoriser l’autodirection des apprentissages (CARRE, 2002) ?
Une recherche est en cours sur l’autoefficacité des élèves de l’école : entretiens auprès de médecins inspecteurs de santé publique, mesure du sentiment d’efficacité personnelle par une échelle d’autoefficacité auprès de directeurs de soins et entretiens biographiques sur la construction de leur sentiment d’efficacité personnelle. Les premiers résultats permettent d’identifier les compétences génériques susceptibles de se développer par autoformation mais aussi de caractériser les niveaux différents d’autoefficacité entre les élèves de différentes filières. En conséquence, un dispositif de renforcement est en cours d’élaboration. Il se fonde sur l’hypothèse que l’activité cognitive de conceptualisation de l’activité améliore l’autoefficacité qui elle-même permet d’obtenir une meilleure performance des apprentissages.