Cette communication étudie 3 Centres de reconnaissance, validation et certification des compétences (CRVCC), situés au Portugal. Inscrite dans un projet de doctorat en sciences de l’éducation, cette étude est orientée par les questions suivantes : Comment les spécificités de l’objet d’étude des CRVCC (compétences et expériences de vie) influencent-elles le travail de leurs équipes ? Quelles sont les professions qui émergent à partir du travail réalisé ? Quelles professions sont profondément modifiées dans leur contexte de travail ?
Plusieurs techniques sont utilisées : entretiens semi-directifs avec les intervenants du processus (professionnels de RVC, formateurs, coordinateurs des centres et adultes concernés), observations non participantes au cours de sessions de reconnaissance et validation, et analyse de documents. Les centres se basent sur le présupposé selon lequel il y a une continuité entre l’apprentissage et l’expérience, et que les processus d’apprentissage sont interdépendants de l’accumulation d’expériences ; il est donc tout à fait pertinent de reconnaître et de valider les apprentissages réalisés par les adultes tout au long de leur vie, en leur attribuant une visibilité sociale par la certification. Les adultes qui adhèrent à la procédure RVC sont considérés comme des individus porteurs d’une expérience de vie unique, celle-ci étant leur principale ressource pour la réalisation de la procédure. Les équipes reconnaissent la centralité du sujet dans le processus d’apprentissage et s’inscrivent dans « la perspective de la production du savoir, qui se situe aux antipodes de la conception cumulative, moléculaire et transmissive propre à la forme scolaire traditionnelle » (Canário, 2000). Ces présupposés ont des implications profondes sur les fonctions et l’attitude des acteurs concernés. On mettra en relief certains aspects relatifs à ces fonctions et attitude, afin de montrer l’émergence d’une nouvelle profession - le professionnel de RVC - et le profond changement du rôle du formateur.