La réforme récente de l’éducation a conduit l’école ontarienne, à l’instar d’un nombre croissant de systèmes éducatifs à travers le monde, à adopter de nouveaux programmes reposant sur le modèle des compétences. Ce virage s’est accompagné d’une révision approfondie des méthodes d’évaluation des apprentissages des élèves. La mesure de la réussite axée sur l’appréciation de résultats spécifiques et largement prédéterminés a fait place à une conception plus ouverte de l’apprentissage des élèves et de la manière de l’évaluer. En partant du modèle de l’évaluation globale qualitative, un effort important de cadrage de l’évaluation a été fait pour chacun des programmes scolaires aux différents cycles d’enseignement.
La présente communication veut décrire et soumettre à une analyse critique cette importante innovation scolaire centrée sur l’élève et ses compétences. Elle cherche à montrer que ce modèle replace l’évaluation au cœur de la pratique pédagogique (Bélair 1999) alors qu’elle en a traditionnellement fonctionné comme un appendice. Celui-ci amène aussi une nouvelle forme de collaboration entre l’enseignant d’une part, les parents et les élèves d’autre part. Mais le modèle ne comporte pas que des qualités. La communication veut montrer que même si l’approche globale permet de situer le système scolaire ontarien parmi ceux qui sont les plus avancés dans la définition d’une approche d’évaluation pertinente pour les compétences, cette dernière s’avère complexe et peu facile à utiliser (chevauchement entre divers paradigmes, tension entre contenus et compétences, absence de définition des compétences etc.).