Contribution recherchée

Atelier n� 12 : Le sujet : de l’éthique et des activités culturelles

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Titre Le travail avec des adultes psychotiques : la formation en question
Auteur(s) LUCA-BERNIER (de) Catherine

Texte
Depuis que nous travaillons à la clinique de La Borde en tant qu’analyste en formation (2003), nous sommes témoins du désarroi des psychologues, psychiatres, ergothérapeutes ou infirmiers qui y séjournent comme stagiaires. Ces stagiaires ont reçu une formation qui leur apprend pour l’essentiel à diagnostiquer la maladie et à en évaluer les symptômes ; or, séparer le malade de sa maladie le fait disparaître comme sujet. De plus, cette objectivation provoque chez les patients concernés des comportements clastiques d’où le recours aux dispositifs de contention dans les établissements psychiatriques classiques.
À la clinique de La Borde, la confrontation est rude entre les malades psychotiques en libre circulation et un public diplômé convaincu de posséder un savoir compétent sur un patient objectivé. Si le socle théorique est indispensable à une éthique du soin (respect de la spécificité de la psychose), il ne protège en rien contre le trouble (le traumatisme) de la rencontre avec un sujet psychotique. La prise en charge thérapeutique du malade nécessite de développer certaines qualités propices au respect de la personne du psychotique, qualités qui évitent également de tomber dans la confusion ou la dissociation schizophrénique. Ce que l’on pourrait appeler un « être-avec le schizophrène ». Ces qualités sont particulièrement décrites par le courant de la psychiatrie phénoménologique sous les concepts de : aseptie, <i>gelassenheit</i>, pathique, disponibilité.
Nous proposons donc une réflexion autour de ces concepts, illustrée par notre expérience auprès des adultes psychotiques.