La résolution de situations-problème en dyade (symétrique ou asymétrique) peut déclencher des dynamiques socio-cognitives susceptibles de favoriser le développement des compétences cognitives individuelles. L’une des applications les plus visibles de cet apport de la recherche en psychologie des apprentissages est l’augmentation de la fréquence de la mise en place, en contexte scolaire, de dispositifs de travail en petits groupes. Il n’est plus à démontrer que le contexte de résolution conditionne non seulement le fonctionnement cognitif des individus, mais également et plus largement le développement de leur cognition. Les chercheurs s’inscrivant dans la filiation des thèses vygotskiennes expliquent ce passage « de l’inter à l’intra » et ces progrès par le rôle constructeur des médiations sémiotiques, via les deux fonctions (communicative-interindividuelle ; et significative-cognitive) des signes du langage qui s’accomplissent en même temps en contexte interlocutoire. Grâce à elles, les partenaires s’engagent dans des transactions donnant du sens aux situations, permettant de construire des significations communes (intersubjectivité), et (ré)organisant les cognitions individuelles.
Nous expliciterons les conditions de réalisation de la tâche par les sujets et l’organisation de deux contextes de guidage, le « guideur » disposant ou non d’un écran de contrôle de l’activité du « guidé ». Nous présenterons ensuite un modèle visant à expliquer les stratégies interlocutoires mises en œuvre par les guideurs et les guidés selon les caractéristiques de contexte de réalisation de la tâche. Quelques exemples d’analyse des conversations illustreront cette modélisation et nous permettront de formuler quelques réflexions quant à la mise en place de situations de guidage en contexte scolaire.