Bien avant l’adoption de la loi de 1971 sur la formation continue professionnelle, le code de l’éducation indiquait déjà que la formation continue des adultes était l’une des missions des universités, au même titre que la formation initiale et la recherche. Dans les faits, l’activité de formation continue, variant selon le taux d’encadrement en personnels enseignants et non enseignants d’une université, de la culture et de la politique de l’établissement, apparaissent parfois comme étant secondaire, voire en marge du fonctionnement de l’université. C’est sans doute pour cela que le public en reprise d’études semble insuffisamment connu. Cependant, différentes estimations montrent que les adultes peuvent être relativement nombreux et représenter 20 % des effectifs des universités.
Parmi les adultes en reprise d’études, il y a ceux qui s’inscrivent au DAEU. Ce diplôme est singulier dans la mesure où il semble y avoir un écart important entre ce qu’il prétend être - un accès à l’enseignement universitaire et à certains concours - et ce qu’il offre comme perspectives (plus nombreuses que le simple accès) pour celles et ceux qui s’y inscrivent. Le DAEU a, par conséquent, une ou plusieurs autres fonctions qui se déclinent, ici dans notre questionnement, de manière biographique, à partir de la carrière de l’individu, des représentations produites dans le contexte d’une position sociale actuelle et des représentations anticipées d’un projet (dont la complexité sera également à analyser). Ce constat s’inscrit dans une problématique de socialisation.
La méthodologie, sociologique, est organisée autour de quatre corpus de données concernant le DAEU (données de la DEP, dossiers administratifs (10 sessions), questionnaire auprès de la promotion 2005-2006, puis entretiens). Nous proposons ici une première lecture des données quantitatives, mises en perspectives à partir des résultats obtenus avec le questionnaire diffusé auprès des 135 personnes inscrites au DAEU A à l’université Rennes 2.