Cette recherche s’inscrit dans une perspective de valorisation de notre expérience de gestion du cursus d’enseignement du master UTICEF, formation continue à distance organisée depuis 2000 par l’université Louis Pasteur de Strasbourg. Constitué d’apprenants originaires des pays francophones, le public se caractérise par sa diversité géographique et culturelle. Dans quelle mesure les variables spatio-temporelle et culturelle constituent-elles un atout ou un handicap au processus d’apprentissage collaboratif, méthode pédagogique adoptée dans cette formation ?
Notre contribution analyse donc l’impact des conditions matérielles, elles-mêmes déterminées par l’environnement socioculturel, sur les pratiques collaboratives des apprenants dans le cadre de cette formation médiatisée par ACOLAD (une plate forme internet) en tentant de dégager les facteurs facilitant ou au contraire qui font difficulté. Cette première approche a pour but de valoriser une méthode dont le projet est la mise en ordre à la fois des contraintes et des effets des facteurs multiculturels dans l’apprentissage médiatisé par les technologies éducatives. Le corpus de l’étude est réalisé à partir d’un questionnaire adressé à un échantillon représentatif de 120 apprenants. Deux types de questionnaires : l’un pour obtenir des données quantitatives sur le fuseau horaire dans lequel se trouve l’apprenant, les endroits de connexion pendant la formation ; l’autre thématique sur les conditions matérielles, les disponibilités et les représentations que les apprenants ont de l’apprentissage collaboratif et de leur environnement sociotechnique d’apprentissage.
L’analyse de ces données a permis de mettre en évidence l’importance des conditions d’apprentissage, en particulier l’espace et le temps comme catégories sociales et culturelles structurant les pratiques collaboratives dans un apprentissage virtuel.