L’analyse des démarches entreprises pour élaborer des projets éducatifs locaux dans des villes ou dans des agglomérations (Brest, Grenoble, Lille, Toulouse) conduit à une approche de mise en relation des différents lieux éducatifs du territoire considéré. Les besoins de publics nouveaux, de pratiques sociales ou culturelles émergentes amènent à prévoir les besoins de la petite enfance et de la jeunesse dans tous les domaines éducatifs. Lieux, publics et territoires, dans la dynamique nouvelle qui s’instaure, dans les relations entre institutions et les coopérations entre acteurs éducatifs, amorcent un ré-agencement des fonctions éducatives et de leurs formes.
Ces paramètres de mutation, issus des pratiques en cours, posent deux questions : en quoi le décentrement de l’éducation, du système scolaire et de la famille vers une éducation partagée – entre acteurs multiples – et concertée – entre institutions, collectivités et associations – peut-il répondre aux incertitudes de l’éducation ? Pourquoi le territoire local, en articulation avec les autres espaces dans lesquels il se situe (région, nation, Europe) doit-il devenir l’espace d’éducation permanente intégrée dans l’expérience sociale ?
Ne se dirige-t-on pas vers la construction tâtonnante d’un système éducatif, englobant le système scolaire, qui oblige à repenser l’éducation et refonder l’école, dans un renversement de perspective : d’éduquer-former séparément (assigné à sa place) à éduquer et former continûment (savoir et pouvoir choisir) ?