L’objet de notre contribution est d’identifier les mécanismes de discriminations lors de l’accès aux stages des jeunes en enseignement professionnel. Nous partons du postulat que la discrimination est liée à des croyances de l’employeur, dues à une incomplétude informationnelle ou une incertitude quant au stagiaire. Nous nous référons ainsi aux travaux de Arrow, Phelps ou Akerlof et au paradigme qui suppose que l’asymétrie d’information ne permet pas à l’employeur d’identifier clairement la productivité de l’employé et donc du stagiaire dans notre cas. Pour Spence (1971) l’employé possède des caractéristiques intrinsèques telles que le sexe, l’âge, la race et des caractéristiques contrôlables, comme la zone géographique, le niveau d’étude… dites signaux. La combinaison de ces facteurs donnerait le Signal qui incitera ou non l’employeur à recruter le candidat.
Notre problématique est basée sur la part de chacun de ces facteurs sur le non-accès au stage. Nous faisons l’hypothèse que le taux d’accès au stage peut être amélioré dés lors que le jeune candidat développe des caractéristiques contrôlables positives. Ces caractéristiques peuvent être définies comme le degré de motivation, d’implication ou d’investissement dans la recherche du stage et la volonté de l’effectuer.
Afin d’identifier les facteurs impliquant le non-accès au stage nous menons une enquête quantitative et qualitative auprès des stagiaires des lycées professionnels en Alsace. Nous intégrons des variables identifiant les caractéristiques intrinsèques puis des variables dites contrôlables afin de mesurer la part de chacune dans l’accès et la réussite de celui-ci.