Savoir lire, écrire, calculer et plus encore est-il aussi essentiel pour le pêcheur, l’infographiste, que pour l’esthéticienne ? Dans le contexte de la globalisation de l’économie et de l’affaiblissement de la demande de travailleurs peu qualifiés, le gouvernement canadien fait la promotion auprès des employeurs et des travailleurs, de compétences considérées essentielles au travail et dans la vie quotidienne. Ces compétences essentielles sont la lecture de textes, l’utilisation de documents, la rédaction, la communication verbale, le calcul, la capacité de raisonnement, l’informatique, le travail d’équipe et la formation continue.
Or, la conception des compétences essentielles, selon les secteurs d’activité économique, au nombre de 26 au Québec, présente des divergences importantes.
Cette recherche a pour but l’étude des représentations des compétences essentielles auprès de directeurs de comités sectoriels de formation de la main-d’œuvre afin de mieux comprendre leurs positions et leurs modes d’engagement à l’égard de la formation portant sur ces compétences en milieu de travail ou dans des institutions d’enseignement. L’approche des représentations professionnelles (Bataille, 2000, Piaser, 2001), issue de la théorie des représentations sociales (Moscovici, 1961) est utilisée comme cadre conceptuel. Les résultats de cette recherche ont été obtenus au moyen d’entretiens semi-dirigés auprès de 23 directeurs de comités sectoriels de la main-d’œuvre et ont fait l’objet d’une analyse qualitative. Ces résultats permettent de mieux comprendre la disparité entre les secteurs tant au plan de la compréhension du concept de compétences essentielles que de l’importance qui y est accordée, ce qui a une incidence sur les activités de formation offertes aux travailleurs. Les résultats de cette recherche exploratoire permettront de mieux comprendre comment les différents comités sectoriels se situent face à cet enjeu et d’adapter les stratégies de sensibilisation, initiées par différentes instances, destinées aux gestionnaires comme aux travailleurs désirant s’engager dans ce type de formation.