De nombreux enseignants interviennent dans des formations où les apprenants sont en situation d’alternance (CFA, enseignement professionnel universitaire, enseignement agricole…). Leurs pratiques peuvent tenir compte de cette donnée, notamment dans l’accompagnement des stages en entreprises (aide à la rédaction de rapport de stage, e-port folio, visite de stage, etc.).
Dans la plupart des cas, les exploitations des expériences pré-professionnelles des élèves en stage s’effectuent individuellement. Qu’apporte une exploitation en classe des vécus des élèves en stage ? Quelle forme peut prendre cette exploitation pour avoir un effet sur la conceptualisation de l’action ?
Une analyse de l’activité d’un enseignant expérimenté est proposée ici, à partir d’une observation d’une séance de classe « restitution de vécu » lors du retour de stage en établissement de formation initiale supérieure. Cette observation a été menée en CFA agricole. Elle montre l’ensemble des fonctions que l’enseignant parvient à donner à la séance. Ainsi, la séance semble permettre aux étudiants de confronter leurs expériences, de discuter des pratiques professionnelles, d’expliciter les choix professionnels sous-jacents. L’organisation de la séance et les techniques d’explicitation utilisées par l’enseignant créent un moment d’échange où le savoir à enseigner change de statut. L’enseignant explicite des ruptures épistémiques, renvoie à des savoirs enseignés, vérifie la connaissance du langage opératif, renvoie des questions individuelles au groupe constitué par la classe. Il privilégie une approche compréhensive de l’activité de l’élève qui s’exprime. La classe est alors utilisée comme support dans la prise de conscience des pratiques vécues ou non vécues (l’explication de pratique des uns renvoie à l’absence de pratique des autres) et support de conceptualisation de l’action.
Les conditions de réalisation de cette activité seront détaillées dans la version longue de la communication.