Le développement des politiques éducatives prioritaires et l’implication accrue des collectivités locales et du monde associatif dans la gestion des projets d’action éducative « territorialisés » ont profondément modifié la perception traditionnellement unitaire et massive de l’institution scolaire. Entre prolifération des dispositifs périscolaires et pérennisation des actions de médiation éducative au sein même des établissements, la forme scolaire singulière et universelle semble à la fois exposée aux risques de l’éclatement et confrontée à la demande sociale d’une pluralisation nécessaire.
Cette communication, s’inscrivant dans une démarche de recherche qui s’inspire des enquêtes en ethnodidactique, se focalisera sur les modalités d’agencement et d’interaction entre pratiques didactiques informelles et pratiques didactiques scolaires. Nous essaierons ainsi de montrer comment la tendance actuelle à l’institutionnalisation / professionnalisation des structures périscolaires provoque des contaminations croisées entre contextes et pratiques d’enseignement a priori différenciés (milieu scolaire/milieu périscolaire). Plus précisément, en retraçant les parcours de professionnalisation d’une population d’étudiants d’université aspirant à intégrer les IUFM en tant que futurs professeurs des écoles (PE1), nous tenterons d’identifier à quel degré et par quels moyens l’acquisition préalable d’une expérience didactique « informelle » peut influencer par la suite l’appropriation des normes didactiques savantes et des pratiques professionnelles légitimes.
Le recueil de données constitué des rapports des stages pré-professionnels d’une population de 60 étudiants en L3 et d’une vingtaine d’entretiens avec des PE1, fera l’objet d’une analyse quantitative permettant la constitution d’une première typologie de modes d’intégration et/ou de différenciation entre didactiques formelles et informelles observables durant les premières étapes du processus de socialisation professionnelle de futurs enseignants.