Les gestionnaires scolaires ont souvent de la difficulté à agir et se sentent démunis. Ils sont tiraillés entre deux modèles d’intervention professionnelle. Le premier, de type normatif, vise l’apprentissage des lois, des règlements, des politiques et des techniques de gestion. Le second, de type réflexif (Schön, 1991), accorde une large place au raisonnement de l’individu, à son jugement personnel et à la réflexion sur sa conduite professionnelle, le tout dans une perspective éthique.
Le champ de l’administration de l’éducation est actuellement influencé par plusieurs courants éthiques provenant tant de la philosophie et de la psychologie que des théories morales. Ce modèle de formation intègre les nouveaux développements en éthique et s’appuie sur les travaux de Langlois (1997, 2004) et Senge (1994). La consolidation du dispositif éthique de formation s’y réalise dans le cadre de groupes d’analyse de pratique. Il invite l’individu à exercer son jugement éthique en situation de complexité et à agir selon un leadership éthique. La formation a été suivie par deux groupes de gestionnaires scolaires québécois (n = 30).
Les résultats de la phase I indiquent que ce dispositif de formation permet de développer les capacités suivantes : effectuer une évaluation professionnelle des dilemmes moraux ; assumer les responsabilités morales et sociales rattachées aux décisions prises en contexte de dilemme moral ; cerner les limites de ce qui est acceptable et de ce qui ne l’est pas ; faire preuve de courage dans la résolution de problèmes moraux ; prendre de l’initiative pour agir éthiquement ; adopter un raisonnement éthique ; demeurer authentique ; prendre du recul ; se responsabiliser. Les différents savoirs acquis constituent la base à partir de laquelle le gestionnaire peut adopter un modèle d’intervention de type réflexif.