La réponse habituelle apportée par l’institution scolaire aux difficultés d’apprentissage est de « faire toujours plus de ce qui a posé problème ». C’est ainsi que les élèves en difficulté en maths, français ou langues reçoivent respectivement des heures supplémentaires de maths, français ou langues. Et cela fonctionne… pour certains. Mais la réponse strictement pédagogique aux difficultés scolaires n’est pas toujours efficace. Dans certains cas, l’échec scolaire peut être dû à d’autres composantes que la composante cognitive : des élèves trouvent dans l’échec scolaire un moyen de réduire des conflits intrapsychiques ou relationnels. Pour ces élèves, un autre type de « remédiation » est nécessaire.
L’observation du fonctionnement de différentes classes et notre propre expérience montre qu’il existerait des similitudes entre les schémas cognitifs d’élèves en voie de déscolarisation en échec et certains schémas des personnes dépressives : le sentiment d’impuissance (« je ne peux rien y changer »), la généralisation (« rien ne pourra aller si l’école pose problème ») et la permanence (« ce sera toujours comme ça »).
Pour tenter de modifier ces schémas cognitifs, nous avons développé un programme d’empowerment basé sur les techniques de la thérapie orientée vers les solutions (tovs). La tovs est un courant psychothérapeutique développé dans les années 80, notamment par Steve de Shazer et Insoo Kim Berg. Dans cette approche, le client participe activement à la définition de son problème, à l’élaboration des objectifs de l’intervention, à l’évaluation des résultats et surtout à la recherche des solutions, en explorant notamment les « moments d’exception » (où le problème est moins présent) et les solutions déjà mises en place dans d’autres contextes.
Ce programme est testé actuellement dans différents groupes d’élèves de 13-14 ans de l’enseignement général dans une école de la province du Hainaut, en Belgique.