Des initiatives institutionnelles, annonciatrices d’importants investissements en matière de technologies numériques de l’information et de la communication pour l’éducation, émettent des -désormais fréquentes - injonctions à partager et mutualiser les ressources pédagogiques. Dans le secteur informatique, les réseaux de pairs utilisateurs/développeurs de logiciels libres de diffusion témoignent de l’émergence d’un nouveau mode de production de connaissances, cité en référence par de nombreux éducateurs réformateurs. Mais les contenus libres d’accès en lecture/écriture, tels que les articles de l’encyclopédie Wikipedia, suscitent des interrogations sur leur pertinence, et les praticiens rencontrent des difficultés à faire reconnaître la scientificité des ressources pédagogiques dont ils sont auteurs.
Dans l’enseignement secondaire des sciences et techniques en France, qui regroupe des disciplines mobilisant de nombreux instruments informatiques, sur quels référents empiriques s’appuient les contenus de ces ressources ? Comment s’articulent-elles avec le curriculum et le rapport qu’entretiennent les enseignants au savoir, au instruments informatiques et à leur formation ?
Nous avons étudié plusieurs sites disciplinaires d’hébergement de ressources numériques. La méthodologie mise en œuvre s’appuie d'abord sur des entretiens semi-directifs menés auprès des gestionnaires, producteurs et utilisateurs des ressources en ligne. Nous avons analysé des traces d’activités d’édition/utilisation de ces ressources sur les serveurs qui les hébergent. Enfin, nous avons, pour certaines ressources ciblées, mené une analyse de leurs contenus d’un point de vue didactique.
À partir de ces premiers résultats, notre contribution de recherche, s’inscrivant dans un travail de thèse de doctorat, vise à développer les pistes de réflexion sur la mise en place de centres de ressources numériques éducatives.