L’accroissement du niveau éducatif général d’un pays, ce dans une concurrence internationale, pose des problèmes d’ajustement entre offre et demande de travail eu égard à un environnement économique tendu. La seule théorie du capital humain de Becker qui considère la formation comme un investissement ne suffit plus pour comprendre les modèles individuels de choix éducatifs ni les stratégies des écoles pour faire atteindre l’employabilité aux étudiants.
Cette recherche concerne l’évaluation de l’impact du projet professionnel sur la professionnalité de l’étudiant et d’analyser la complémentarité des interventions sur la stratégie de recherche d’emploi. Trois perspectives guident notre analyse : i) quels contenus et quels intervenants pour faire élaborer par les étudiants une stratégie individuelle de recherche d’emploi ? ii) la conduite du projet professionnel a-t-elle un effet en amont sur la façon dont les étudiants appréhendent leur parcours pédagogique ? iii) Quels sont les déterminants individuels et collectifs qui influencent la construction du projet professionnel des étudiants.
Des enquêtes directes menées auprès des écoles d’ingénieurs généralistes et de l’agriculture ont permis de tester les hypothèses. Les résultats montrent que la construction des compétences n’est plus considérée comme relevant uniquement des apprentissages en formation, mais qu’elle intègre également des mises en situation professionnelle ainsi qu’une solide réflexion des étudiants autour de l’élaboration de leur projet professionnel. Quels sont les apports de connaissances qui enrichissent les savoirs professionnels ? Quels sont les outils (CV, lettres, préparation à l’entretien) nécessaires pour optimiser cette phase de pré professionnalisation ? Ce projet professionnel peut-il contribuer à étayer un choix mieux fondé sur les opportunités du marché du travail ?