Contrairement à ce que l’on observe habituellement en France dans la quasi-totalité des disciplines scolaires, en éducation physique et sportive (EPS), les filles réussissent beaucoup moins bien que les garçons. Toutes les statistiques disponibles l’attestent de manière incontestable depuis plusieurs décennies. Jusqu’à présent les travaux s’attachant à analyser sociologiquement ces écarts de réussite se sont plutôt centrés sur l’incidence des contenus enseignés et plus précisément sur la nature des activités physiques servant de support à l’enseignement. Aucune recherche n’a pour l’instant envisagé de prendre en compte la question des modes d’organisation de la mixité et de leurs incidences éventuelles sur la réussite des élèves.
Nous ferons l’hypothèse que certaines formes de mixité et la nature des choix pédagogiques pouvant y être associés peuvent conduire à mettre en difficulté les filles. La mixité ne constitue pas en elle-même un obstacle à la bonne réussite des filles. Il s’agit plutôt de s’interroger sur les effets sociaux des formes qu’elle peut prendre concrètement dans le cadre de l’enseignement en EPS. Du point de vue méthodologique, une enquête ethnographique ainsi qu’une série d’entretiens permettront d’élaborer une typologie des formes de mixité existantes en EPS. On vérifiera ensuite qu’à ces types de mixité peuvent correspondre des écarts de réussite entre filles et garçons plus ou moins accentués. L’investigation portera sur le second cycle du second degré.