L’avancement des connaissances sur l’enseignement et l’apprentissage de l’écrit et celles en didactique des disciplines montrent le rôle primordial de la lecture et de l’écriture dans la construction des savoirs disciplinaires des élèves. Le ministère de l’Éducation du Québec, dans sa réforme, reconnaît l’importance du langage dans le curriculum et considère que les enseignants de toutes les disciplines ont un rôle à jouer dans le développement des compétences langagières des élèves. Qu’en pensent les enseignants et comment jouent-ils actuellement le rôle qu’on attend d’eux auprès des élèves ?
Les données pour répondre à ces questions faisant défaut, nous menons depuis 18 mois une recherche sur les pratiques de lecture et d’écriture dans les classes de 2de et 4e secondaire en histoire et en sciences au Québec. Trois objets d’analyse guident notre démarche : le rapport à l’écrit des enseignants et des élèves ; la place des activités de lecture et d’écriture ayant une fonction épistémique (construction des connaissances disciplinaires), et le rôle des genres disciplinaires. La collecte des données se déroule en trois étapes successives au moyen d’outils méthodologiques quantitatifs et qualitatifs complémentaires : enquête par questionnaires auprès de 100 enseignants et de 1150 élèves ; huit observations filmées de 6 à 8 heures chacune en classe ; entrevues individuelles avec huit enseignants et huit élèves.
Dans cette communication seront présentés les résultats de l’enquête par questionnaire menée auprès des enseignants d’histoire et de sciences. Nous verrons ce qu’ils aiment lire et écrire (dimension affective du rapport à l’écrit), comment ils conçoivent l’écrit et le rôle qu’ils jouent dans son enseignement (dimension conceptuelle), quelles valeurs ils lui attribuent (dimension axiologique) et ce qu’ils font lire et écrire dans leur classe (dimension pragmatique).