Notre groupe part d’un double constat : la très forte connotation de genre de nos disciplines respectives (l’EPS serait le lieu du masculin, le français plutôt du féminin), et la tendance de nos élèves à s’ancrer dans des stéréotypes de genre, ce qui les conduit à s’enfermer dans des conduites pénalisantes et génératrices de mal-être. La finalité de notre projet, inscrit dans le cadre d’une recherche INRP, est d’assurer davantage de bien-être, en contribuant à une meilleure connaissance de soi et des autres, en permettant à chacun d’expérimenter pratiquement et symboliquement d’autres possibles identitaires et d’éprouver un sentiment d’utilité au groupe.
En fonction des contraintes didactiques notre projet s’articule de manière tantôt pluridisciplinaire (EPS et français mis en relation, mais étudiés distinctement) ou interdisciplinaire (français et EPS étudiés conjointement). Le travail en français va consister en l’élaboration de différents profils, exploités lors de productions écrites ou de mises en scènes théâtrales. Ainsi, les élèves pourront penser, incarner différents types de personnages, les éprouver (à l’écrit, à l’oral et au gestuel), et y puiser éventuellement comme à autant de sources d’inspiration identitaire. En EPS, la détermination de différentes compétences, ouvrant sur des profils identitaires de compétences, vise à permettre leur mise en jeu au sein du groupe pour une efficacité collective optimale.
L’interdisciplinarité sera mise en œuvre à partir de séances communes alternant pratique sportive effective et réalisation de commentaires et d’interviews de joueurs à la manière de la presse sportive. Ce travail, déjà éprouvé, fait appel à des compétences d’observation de techniques sportives, notamment du point de vue du genre, mais aussi à des capacités d’expression du ressenti.