Dans cette communication, extraite d’une recherche doctorale en cours, nous allons travailler sur les savoirs de référence utilisés par les enseignants de gymnastique exerçant dans les Instituts supérieurs d’éducation physiques tunisiens. Ce travail se situe dans les paradigmes de la recherche qualitative (Astolfi, 1994) qui, partant des « dires » du sujet, essaient de « construire une structure intelligible du fait humain » (Revault d’Allonnes, 1989) et d’en déduire les objets théoriques susceptibles d’en rendre compte.
Les recherches entreprises sur l’enseignement des APS laissent des zones d’ombre dans l’identification des références théoriques qui sous tendent le comportement didactique des enseignants de gymnastique sur le terrain. Paradoxalement, des efforts sont entrepris depuis presque cinquante ans par les chercheurs en sciences de l’éducation et actuellement en didactique des disciplines pour définir la nature de l’enseignement et les savoirs théoriques utiles aux enseignants pour exercer leur métier. Or, l’enseignant des APS, qui veut se hausser au niveau du professionnalisme, doit naviguer entre les deux écueils suivants (Gauthier, 1997) :
- Éviter d’avoir une pratique sans science, c’est-à-dire une pratique fondée uniquement sur l’expérience, le talent et la maîtrise des gestes gymniques.
- Éviter d’être le partenaire des sciences ignares : trop de théories pédagogiques et didactiques, coupées de la réalité et des préoccupations du terrain, retardent la pratique enseignante.
Ceci étant dit, il en découle les questions suivantes :
- Si les professeurs de gymnastique ne fondent pas leurs pratiques didactiques sur des références scientifiques (Cizeron, 2003 / Bali, 2004) à quoi se réfèrent-ils pour justifier leurs pratiques didactiques sur le terrain ?
- Ces pratiques didactiques sont-elles influencées par ce que la littérature anglo-saxonne appelle « le Teachers Thinking », ou pensées implicites des enseignants (Tochon, 2000 ; Gauthier, 1997) ?