La loi en faveur des personnes handicapées (30 juin 1975) affirme que l’obligation éducative des élèves porteurs de handicap s’exerce sous forme d’éducation ordinaire ou spécialisée. En 1999, le plan « Handiscol » prévoit la mise en place expérimentale de services d’AVS. En 2000, l’Union des associations de personnes handicapées de l’Aisne crée un service d’AVS et recrute des emplois-jeunes pour 50 enfants de la maternelle au lycée. Médiateurs dans l’intégration des enfants à l’intérieur des classes, ces jeunes ont un rôle de traducteur, d’interprète, d’aide dans les actes de la vie quotidienne et dans les déplacements. Des formations ponctuelles d’adaptation au poste ont servi de support à la définition des compétences multiples requises pour cette nouvelle fonction.
La qualification des emplois-jeunes viendra d’une formation classique en travail social (CAFME en juin 2005) proposée par l’IRTS Champagne-Ardennes, ouvrant leur avenir au secteur social et médico-social. La coopération de partenaires différents dans un système d’action où les logiques institutionnelles étaient hétérogènes et les intérêts parfois contradictoires (UNIFAF et conseil régional de Picardie, FSE, Éducation nationale et inspection académique de l’Aisne, l’Union et l’IRTS) a permis la professionnalisation de cette fonction innovante. Depuis décembre 2003, la fonction d’AVS a été reprise dans le cadre des nouveaux contrats d’assistant d’éducation.
Les résultats de cette recherche réalisée à partir de l’observation participante, de l’analyse du système d’action et d’entretiens avec différents acteurs, montrent qu’il y a eu invention et développement par le secteur associatif de compétences inédites en matière d’accompagnement scolaire d’enfants handicapés puis coopération pour financer et adapter une formation qualifiante classique du travail social à des emplois-jeunes en situation de travail dans le système éducatif puis salariés par l’Éducation nationale.