Contribution recherchée

Atelier n� 10 : Changements dans l’évaluation ?

Titre L’accompagnement à la VAE : quelle posture pour le formateur ?
Auteur(s) LAHAYE Didier

Texte
L’ouverture récente des qualifications du secteur social à la validation des acquis de l’expérience (VAE) suscite de vives réactions de la part de différents groupes d’acteurs : employeurs, professionnels, formateurs, étudiants. Si l’on se centre sur les candidats à la VAE et les formateurs chargés de l’accompagnement, on prend la mesure de l’aspect complètement novateur de l’exercice : ce parcours représente une situation inaugurale dans laquelle chacun doit trouver sa place et négocier les conditions de l’échange dans un rapport sans précédent.
Les stagiaires (selon une dénomination commode mais mal adaptée) doivent dépasser une première phase de trouble, à ne pas pouvoir compter sur un formateur traditionnellement vécu comme détenteur de savoir ou de connaissances, puis adopter une posture réflexive d’inventaire des situations de travail inhérentes à leur activité professionnelle pour y débusquer les compétences acquises, souvent à leur insu. Le formateur, de son côté, s’il commence par donner des informations aux candidats (sur le lexique propre à la VAE d’abord, sur les règles du jeu, ensuite), doit s’extraire assez rapidement de son rôle de transmetteur pour adopter la posture de l’accompagnateur. D’une certaine manière, les rôles structurant la situation pédagogique ordinaire (au moins du point de vue des protagonistes) sont inversés : le stagiaire se voit d’emblée supposé détenir des compétences, à charge pour lui, de surcroît, de les identifier ; le formateur doit s’abstenir d’intervenir et de déposer du savoir ou de la connaissance pour suivre et guider le stagiaire comme être sachant (et non plus apprenant) dans la reconnaissance d’aptitudes déjà là. L’activité du formateur s’en trouve modifiée, voire insécurisée, et son évaluation difficile : le recours à la pédagogie doit laisser place à une posture issue d’un renoncement, d’abord, et d’une adaptation au rapport du candidat à son expérience et non seulement au savoir.