L’éducation est un bien commun de l’humanité, un impératif moral que l’Unesco classe comme 4e pilier majeur de l’aide d’urgence. Dans ce contexte et pour répondre à la demande d’éducation des pays en développement, l’éducation non formelle fit son apparition en tant que système autonome et alternatif en marge du système institutionnel dominant. Ses bases apparaissent identiques à celles de l’éducation formelle (accès à l’éducation pour tous, inscription dans un système de valeur, reconnaissance de la singularité des cas…). Mais la relation partenariale qui crée cette passerelle entre les deux systèmes rencontre un obstacle majeur : l’éducation non formelle est contrainte d’agir dans une relation asymétrique. Ses caractéristiques en font un domaine difficile à cerner (multisectoriel) et à analyser (peu de données quantitatives, de recensement des formes existantes). Son champ d’action oscille entre rigueur et flexibilité sous l’influence d’une certaine « conditionnalité de l’aide » imposée par les écueils du partenariat. Sa quête perpétuelle d’identité et les ambitions utopiques qu’elle se fixe ont pour inconvénient majeur d’obliger ses acteurs à justifier la pertinence de leurs actions.
Toutefois cette situation de non-reconnaissance ne confère-t-elle pas à l’éducation non formelle une plus grande autonomie pour répondre aux besoins imposés par un monde en pleine mutation ? Cette recherche, menée en thèse de doctorat de sciences de l’éducation, dans un premier temps analyse des projets d’alphabétisation en cours au Mali (zone rurale) afin de témoigner des résultats obtenus par les différents acteurs en matière de partenariat. Celle-ci sera ensuite confrontée aux discours des experts du système éducatif (corpus documentaire de textes fondamentaux et entretiens) sur le thème de la démarche partenariale et son incidence dans la progression et la qualité de l’éducation pour tous.