Nous montrons, en faisant le récit et l’analyse de deux expériences issues de notre pratique professionnelle, que les dispositifs de formation conçus pour répondre à des demandes de collectifs organisationnels, gagnent en efficacité et en intelligibilité, dès lors que les conditions de négociation de la commande autorisent que la structuration du dispositif puisse être modifiée pour intégrer des phénomènes émergeant au cours du processus de formation, et constituer ainsi des objectifs de travail au même titre que ceux définis au départ.
Dans l’attitude conduisant des intervenants, sollicités pour mettre en place des stages de formation au sein d’une entreprise, à réduire la structuration du dispositif à la commande qui leur est passée et en y répondant par la définition d’objectifs de formation, qui à leur tour seront déclinés dans un programme pédagogique, nous voyons donc plus qu’une méconnaissance notionnelle entre formations inter-entreprises et intra-entreprises. Nous postulons donc que ces termes désignent non seulement deux méthodes différentes de structuration des dispositifs de formation, mais également deux manières différentes de se positionner auprès des individus et des groupes qui sollicitent les intervenants.
En référant la rigidité de structuration du dispositif à l’attitude de ces intervenants, nous faisons l’hypothèse qu’il s’agit là de conduites d’évitement visant à se protéger des risques qu’ils appréhendent dans cette situation.
Cette hypothèse s’articule sur la conception de la formation en tant que moyen parmi d’autres qu’utilisent les organisations pour améliorer leur fonctionnement et des résistances qui s’opposent à toute action visant à transformer les structures organisationnelles.