Contribution recherchée

Atelier n� 1 : Quelles nouvelles formes de professionnalisation ?

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Titre La loi du 4 mai 2004 : une révolution dans le domaine de la formation professionnelle continue ?
Auteur(s) FRÉTIGNÉ Cédric

Texte
La formation professionnelle continue a été modifiée par la loi du 4 mai 2004 relative à la formation professionnelle tout au long de la vie et au dialogue social. Reprenant l’essentiel des termes de l’accord national interprofessionnel du 20 septembre 2003, ce texte nouveau réforme un système portant l’empreinte de la loi du 16 juillet 1971 établissant la formation professionnelle continue dans le cadre de l’éducation permanente. Cette réforme de la formation professionnelle continue a fait grand bruit. En premier lieu, l’accord national interprofessionnel qui a précédé la loi a été signé par l’ensemble des organisations patronales et syndicales représentatives au plan national, résultat suffisamment rare pour être souligné. Prenant acte de l’essoufflement de la formation professionnelle continue, elle introduit ensuite un ensemble d’innovations censées battre en brèche toute une série d’écueils apparus depuis 1971. Le principal peut s’énoncer en ces termes : la formation professionnelle continue dans le cadre d’éducation permanente devait offrir une deuxième chance à celles et ceux qui, pour des raisons diverses, n’avaient pas pu, su ou voulu saisir la première chance de la scolarité initiale. Or, on observe que la formation est allée à la formation.
Bien sûr, il est encore prématuré de nous livrer à quelque appréciation quant aux effets de la loi du 4 mai 2004 sur la réduction des inégalités d’accès en formation. L’ampleur des modifications qu’introduira cette nouvelle donne législative n’est pas encore accessible à la connaissance. Cependant, dès aujourd’hui, on peut noter qu’une meilleure répartition des entrées en formation ne se décrète pas. Les stratégies d’entreprise d’un côté, les intérêts des salariés de l’autre pourraient bien subvertir une loi pourtant assise sur un accord national interprofessionnel ratifié par l’ensemble des organisations syndicales. Loin de marquer une rupture avec les développements passés de la formation professionnelle continue, nous ferons l’hypothèse que les innovations portées par la loi du 4 mai 2004 entérinent plutôt le mouvement qui se dessine depuis un certain nombre d’années : le recours à la formation afin de faire advenir de nouvelles pratiques professionnelles, plus en prise avec les changements rencontrés par les organisations productives.