Une recherche-formation a associé des chercheurs-formateurs de l’IUFM de Lyon et des chercheurs d’un laboratoire de didactique et d’histoire des sciences (le Lirdhist UCB Lyon I) réunis en vue d’étudier un dispositif innovant en formation d’enseignants de l’école primaire. La situation de référence choisie concerne l’enseignement de la géométrie des solides. Cette situation problématique a été choisie en raison de son caractère exemplaire : elle révèle l’illusion de transparence des définitions et des règles qui peut masquer aux yeux des enseignants les difficultés d’interprétation et d’application rencontrées par les élèves dans leur apprentissage.
Le parti pris adopté pour le dispositif présenté a été de mettre les enseignants et les élèves en situation d’apprentissage sur ce même objet d’apprentissage, en proposant aux professeurs-stagiaires d’abord, puis aux élèves d’une classe d’école primaire de résoudre le même problème. Dans un cas, les enseignants vivent cette situation d’apprentissage sous la responsabilité d’un (ou des) formateur(s) de l’institution, dans l’autre cas, les élèves vivent cette même situation d’apprentissage sous la conduite de l’enseignant-stagiaire ayant reçu cette formation préalable. L’hypothèse collective de recherche, alimentant les différents temps de la formation s’appuie en particulier sur la théorie de « l’indétermination de la signification » développée par W.V.O. Quine : elle étudie les phénomènes de fausse clarté qui sont source de malentendus dans la classe. Notre hypothèse didactique est que la mise en situation des enseignants-stagiaires sur une même tâche que les élèves les confrontera et les sensibilisera à quelques-uns des problèmes significatifs que leurs élèves rencontreront à leur tour dans la classe : problèmes qui ont trait à l’indétermination de l’objet didactique en jeu dans l’apprentissage.