Contribution recherchée

Atelier n� 13 : Formations, pédagogies et didactiques : quelle histoire ?

Titre La formation des chefs d’établissement à la recherche de cadres de référence
Auteur(s) LEBE Guy

Texte
Après une période de stabilité allant de 1802 au début des années 1960, avec l’explosion scolaire, puis mai 1968, le rôle des chefs d’établissement ira du serviteur zélé choisi par le ministre jusqu’au premier parmi les pairs à partir de 1969, puis chef d’équipe, chef de projet, manager, voire patron d’entreprise d’éducation. Les chefs d’établissement ont vu leur rôle changer pratiquement au rythme des ministères depuis le début des années 1970 quand commence l’histoire de leur formation. Jusqu’à cette période, la hiérarchie observe et contrôle les enseignants avant de les proposer au ministre pour l’affectation à une fonction qui se limite à faire appliquer les directives ministérielles. Sous l’effet de la démographie grandissante et de la massification du système éducatif, cela n’est plus possible.
La formation joue un rôle de contrôle et d’intégration. Elle fournit les connaissances nécessaires pour entrer en fonction dans un contexte où il faut restaurer le pouvoir et l’autorité. Depuis 1985, les chefs d’établissement ont acquis un statut de personnel d’encadrement et leur formation est fixée par un arrêté et divers textes d’application. Elle se trouve alors en tension entre d’une part une approche centrée sur les savoirs à maîtriser, portée par l’administration centrale qui s’exprime dans les textes officiels, d’autre part une approche centrée sur les compétences portée par les académies et qui s’exprime dans des documents non officiels comme une Charte, un cadre de référence national, et des projets académiques de formation. Plus récemment, un protocole d’accord et un nouvel arrêté fixe le cadre de la formation. Malgré ces évolutions textuelles, la formation des chefs d’établissement longtemps inexistante a du mal à s’émanciper de deux siècles de centralisme où ceux-ci, finalement, restent avant tout les représentants de l’État dans les établissements publics locaux d’enseignement. La formation s’élabore dans un contexte d’une quasi double contrainte où finalement l’abondance de cadres de référence est propice à l’ouverture d’un champ de liberté relative et d’expérimentation possible.