Répandue dans les systèmes éducatifs nord-américains et européens, l’utilisation des Mind Maps commence à se développer en France dans des contextes de formation. Par ailleurs, il existe déjà des « pratiques sociales de référence » (Martinand), dans le domaine professionnel (gestion de projets, conduite de réunions, etc.).
La communication proposée questionnera des usages avérés et situés du Mind Mapping à partir de réalisations d’étudiants et d’enseignants. Après une définition opératoire du concept et de la technique de la carte conceptuelle qui n’est pas nouvelle (sa mise au point par Novak date des années 90), nous préciserons l’arrière-plan théorique de référence. Dans le domaine de l’apprentissage, il semble que ces cartes soient utilisées pour renforcer aussi bien la construction individuelle des connaissances conceptuelles que la dimension sociale de cette construction. Nous nous interrogerons aussi sur les apports spécifiques de l’ordinateur à la production de représentations de ce type et sur les conditions des bonnes pratiques du Mind Mapping notamment en termes d’efficience pédagogique.
D’un point de vue théorique, une approche multiréférentielle sera retenue. Nous rappellerons brièvement comment l’artefact devient instrument grâce aux schèmes d’action développés par les utilisateurs (ergonomie cognitive), puis nous adopterons le point de vue de la sémiotique et enfin celui de la didactique pour analyser le rôle de ces systèmes de représentation. À partir de notre corpus d’exemples, nous examinerons les Mind Maps, selon les trois dimensions sémiotiques habituelles : l’aspect pragmatique (étapes de production et contextes d’utilisation des signes), l’aspect sémantique (ce à quoi les signes renvoient, ce qu’ils représentent) et l’aspect syntaxique (identification des unités porteuses de sens, règles régissant leur combinaison et les formats de présentation).Dans une perspective didactique, nous présenterons les résultats de l’utilisation du Mind Mapping depuis 5 ans avec des étudiants de DESS (Ingénierie de formation en langues), puis une recherche en cours avec un public scolaire.