La formation continue telle qu’elle s’est développée depuis 1966 et concrétisée en 1971 affichait entre autres visées l’égalité des chances dans la promotion sociale. Désormais, la formation n’est plus tant présentée sous l’angle d’une « deuxième chance » que sous celui d’un processus s’inscrivant « tout au long de la vie ». Dès lors qu’elle ne se restreint plus à des moments spécifiques, la formation semble s’intégrer dans, voire se présenter comme un mode de vie. Mais lequel et comment varie-t-il en fonction de ses acteurs ?
Alors que le système de formation a, en dépit de sa volonté de démocratisation, perpétué bon nombre d’inégalités, l’idée du fondement commun d’un mode de vie conciliant vie privée, activité professionnelle et formation laisse songeur. En effet, force est de supposer qu’un tel « tabouret » ne configure pas la même assise à tous et ce, notamment, en fonction du genre et de la CSP des actifs en question.
À l’heure où la formation tend à devenir non plus, une chance, mais, davantage, une norme à suivre, quels sont les profils de ces hommes et femmes se donnant les moyens de « rester dans la course » et comment ménagent-ils l’articulation de ces trois pôles ? Telles sont les questions que le croisement de nos recherches bibliographiques sur la formation des adultes dans le champ des sciences de l’éducation, d’une part, et des études de genre en sociologie, d’autre part, nous amènent à soulever.
De cette réflexion théorique de début de thèse, nous allons ainsi nous orienter dès décembre vers la passation de questionnaires auprès d’actifs effectuant des formations diplômantes. Ces dernières s’étalant sur un temps relativement long et impliquant un fort engagement, nous les supposons effectivement propices à l’aménagement réel d’un mode d’organisation. Nous chercherons ainsi à identifier des profils de personnes en formation et répartitions des activités quotidiennes sexuellement différenciées.