Cette étude porte sur l’utilisation précoce des représentations graphiques comme outils de résolution de problèmes. En référence aux thèses défendues par Goody, Olson et Brossard entre autres, nous considérons que le raisonnement sur des représentations symboliques est une des caractéristiques de la pensée scientifique. Les dessins qu’on rencontre dans les livres pour l’école maternelle sont le premier contact de l’enfant avec un système graphique, puisque l’enfant ne peut pas encore lire l’écriture alphabétique.
Deux épreuves donc ont été proposées individuellement à 55 enfants de grande et moyenne sections maternelles : une épreuve qui évalue la capacité des enfants à se servir de représentations graphiques de quantités produites à la demande pour faire des calculs et une épreuve d’inférence de quantités à partir d’informations graphiques, quantitatives. Les élèves bénéficient de l’interaction de plusieurs systèmes de représentation, du langage naturel, des dessins, des gestes symboliques.
Les résultats montrent que majoritairement les enfants se servent spontanément des notations produites à la demande du chercheur pour se souvenir des quantités et pour faire des calculs. Par contre, s’ils s’avèrent capables d’utiliser un moyen graphique pour catégoriser adéquatement les données des problèmes, ils ne pensent pas à le faire spontanément. Nous constatons tout de même une confiance progressive des enfants envers l’utilisation des gestes symboliques et analogues aux données représentées graphiquement, afin d’expliciter leurs stratégies de résolution. Ceci démontre la compréhension progressive de la part des enfants de la façon symbolique de raisonner, et cela signifie donc un premier pas vers l’appréciation concrète de ce que peut apporter l’usage des représentations graphiques.