Le travail d’enseignement, pensé comme une « activité interactive située », nous conduit à nous interroger sur la disponibilité des gestes professionnels pour guider l’apprentissage des élèves. L’intention est donc de travailler sur « les savoirs cachés dans l’agir professionnel » (Schön, 1996) dans le but d’en dégager une dimension partagée et d’en repérer les particularités individuelles, pour améliorer l’efficacité au travail (Clot, 1999).
Dans cette étude, la clinique de l’activité (Clot, 1999) est mobilisée comme discipline outil au service d’une démarche comparative en didactique au sein d’une « communauté scientifique élargie » (six enseignants de l’académie de Créteil dans trois disciplines différentes). Il est fait l’hypothèse que le partage de l’expérience autour des gestes professionnels sur le mode dialogique (Clot, 2001) et sur la base d’autoconfrontations à partir de séquences filmées en classe, est de nature à enrichir le rapport au métier ainsi que la réflexion. L’analyse repose sur une grille d’analyse de la parole en situation (Morel, 1988) car la notion de mouvement argumentatif semble très proche du concept de motricité du langage (David, Robin, Gouju, 2005), mais également sur des catégories de l’action didactique proposées par David (1996).
Les entretiens, dont l’analyse reste à conclure, mettent en évidence des différences et des similitudes du métier. On note sur ce point une différence individuelle et disciplinaire sur la force du genre professionnel dans l’organisation du dialogue. Dans l’organisation même du genre, des différences marquées entre disciplines apparaissent. Si la situation est conçue comme un lieu où sont dévolus les apprentissages, elle est pour l’enseignant de SVT plutôt un lieu de mise en œuvre des programmes, alors qu’elle semble marquée par la résolution d’un problème chez les enseignants d’EPS. La discipline marque donc le genre professionnel.