Le thème de l’évaluation a suscité de multiples interrogations dans le domaine des sciences de l’éducation. Le nombre important d’articles et d’ouvrages consacrés à ce concept manifeste à quel point il est l’objet d’intérêt et de questions. Depuis les années trente, de nombreux chercheurs (Laugier et Weinberg, Piobetta, De Landsheere) ont fait ressortir les difficultés rencontrées lors des examens et des concours.
Aujourd’hui, beaucoup de jeunes diplômés s’orientent vers l’enseignement qui leur propose un métier attrayant doublé d’une sécurité d’emploi. Cet engouement vers une profession où le mode de sélection n’est pas toujours clair aux yeux des candidats, m’a conduit à réfléchir sur la manière dont les enseignants sélectionnent leurs futurs collègues notamment lors des épreuves orales au concours de professeur des écoles.
Mon propos portera particulièrement sur la question de l’éthique lors des sélections. L’acte d’évaluation qu’il ait une finalité scolaire ou professionnelle engage des considérations éthiques. Toute relation établie entre un évaluateur et un évalué se fait au nom de valeurs.
Il s’agit de comprendre essentiellement :
- Quels sont les critères de sélection des membres du jury au concours de professeur des écoles ?
- Les sélectionneurs peuvent-ils faire abstraction de leurs propres valeurs, de leur culture ?
-Comment décident-ils que certains postulants présentent les garanties pour devenir professeur et que d’autres laissent apparaître des signes d’incompatibilité avec l’exercice de la profession ?
- Quels sont ces signes selon les examinateurs ? Comment se traduisent-ils ?
Ma communication s’appuiera sur une recherche nationale menée dans le cadre d’une thèse de doctorat. Celle-ci tente de déterminer les nombreux effets produits lors de la sélection, de mettre en évidence les méandres du processus de la prise de décision et de percevoir les limites de la rationalité dans l’évaluation.