Contribution recherchée

Atelier n� 11 : Violences, conflits et discriminations ; l’éducation à la citoyenneté est-elle une des réponses ?

Titre Vers une interprétation phénoménologique de la violence à l’école
Auteur(s) FLORES-GONZALEZ Luis Manuel

Texte
Notre recherche s’intéresse à la question de la violence à l’école, à partir d’une approche phénoménologique et compréhensive du phénomène. Nous avons étudié quelques écoles de la région métropolitaine de Santiago du Chili en partant de l’hypothèse que la violence est un langage et donc possède un message qui demande à être ré-interprété au-delà de l’analyse causale statistique des facteurs associés. La violence appartient à l’imaginaire social d’une société déterminée, les racines de la violence à l’école correspondent donc à la manière dont est vécue la subjectivité sociale des acteurs, dans ce cas les jeunes élèves.
L’analyse sémantique structurale a permis de dévoiler de nouvelles figures de la violence à l’école, figures liées d’ailleurs aux nouvelles formes de manifestation de la subjectivité humaine. La violence juvénile à l’école, souvent qualifiée de non-sens, déploie toutefois une finalité cachée, celle d’un sujet ignoré, marginal, mis entre parenthèse par les systèmes sociaux et qualifié par Wieviorka de « un sujet flottant ». Ce sujet, démarqué de lui-même, dont la condition n’est ni idéologique ni révolutionnaire, réussit à mettre en cause la dimension institutionnelle de l’école. La violence anti-scolaire nous entraîne donc vers de nouvelles dimensions de la violence symbolique, qui dorénavant apparaît davantage associée aux « réactions » des victimes qui deviennent des victimaires, qu’au pouvoir effectif des institutions.