Cette communication a pour objet d’étudier l’évolution de représentations individuelles et collectives sur l’apprentissage des langues, telles qu’elles apparaissent au début de la formation, puis au fil de leur évolution, en fonction des situations de formation de type « tâches-problèmes ». Verbalement, les futurs enseignants expriment leurs représentations à travers une série de filtres (attentes des formateurs, cours, lectures…) dont on peut postuler l’effet déformant lorsqu’on compare leurs intentions déclarées à leurs réalisations dans des situations de conception d’activités ou d’intervention devant des apprenants.
L’hypothèse de travail vise à aider les formés à réduire ce clivage entre discours et pratique. Les données recueillies invalident une conception applicationniste selon laquelle une bonne formation théorique en didactique serait la condition préalable à une bonne pratique. Le dispositif de travail analysé vise à dépasser et déplacer la logique binaire « théorie / pratique », dépassement car :
- La notion de tâche-problème en formation questionne le cloisonnement des temps théorique et pratique pour installer une conception où ces temps n’existent plus comme tels mais comme positionnements intégrés dans une praxis ;
- La logique binaire cède le pas à une logique ternaire entre trois grands types d’activité complémentaires, définis non plus en fonction de la nature théorique ou pratique des contenus de formation mais en fonction des rôles, réceptif, productif ou réflexif, par lesquels les formés passent nécessairement tour à tour.
Dans ce processus, nous analyserons le rôle joué par l’écriture individuelle et collective sous la forme d’un blog. Quel rôle ce type d’écriture joue-t-il dans la théorisation de l’expérience ? Écriture d’expression, simple écho et partage des expériences, ou véritable travail, par l’écriture, sur ses propres représentations et celles des autres ?