Notre champ théorique est celui de l’analyse du travail et de l’ergonomie de l’activité (Wisner), selon lequel nous interrogeons la pratique enseignante en AP, aussi bien celle des débutants que de leur PCP. Le cadre méthodologique des « autoconfrontations » (Clot et Faïta) nous a permis d’étudier les échanges entre PCP d’AP concernant leur activité respective (Léontiev). C’est l’analyse des discours (François) qui nous permet de montrer qu’au-delà du conseil, l’analyse de l’activité des novices à laquelle se livrent les conseillers pédagogiques offre l’opportunité de rediscuter les gestes du métier.
Pour cela, nous avons organisé les conditions d’un débat professionnel entre PCP, en regard de la pratique d’un débutant ; nous souhaitions repérer les indices de leur expérience professionnelle au double titre de PCP et de professeur d’AP, concernant, par exemple, la mise en œuvre des prescriptions particulièrement floues en AP.
Grâce à la méthodologie indirecte utilisée (Vygotski), la transformation conjointe des situations et des ressources de leur action par les sujets (soit leur développement professionnel) est mise en évidence. Il s’avère que les préoccupations des débutants et des professeurs chevronnés diffèrent, mais que les sources d’inventivité d’instruments, de ressources, de formes collectives d’agir questionnent chacun d’eux. Nous montrons que le PCP crée un milieu de conseil spécifique à la situation observée, accompagnant conjointement le développement du novice et le sien.
Ces résultats et ceux de l’équipe de recherche Ergape (UMR ADEF) portent un regard nouveau sur la place de l’« analyse du travail » dans les dispositifs de formation initiale ou continue.