Contribution recherchée

Atelier n� 10 : Changements dans l’évaluation ?

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Titre Comment amener des élèves de huit ans en milieu multiculturel et/ou défavorisé à devenir des lecteurs efficaces ?
Auteur(s) LAHAIE Lucie

Texte
Dans une école d’Ottawa, une équipe met en place une approche innovatrice afin d’accélérer le développement des habiletés en lecture chez ses élèves de huit ans. On souhaite que les résultats de ceux-ci correspondent à la norme au même titre que les élèves mieux nantis. L’école est composée de quelques 400 élèves de quatre à 12 ans, provenant d’une quarantaine de pays. Elle est située en milieu francophone minoritaire. La pauvreté culturelle et langagière fait cruellement sentir sa présence dans les résultats aux tests provinciaux annuels administrés par la province. En mai 2004, seulement 6 % des élèves atteignent la norme recommandée. 48 % se situent sous le niveau de plus faible et ne peuvent se qualifier pour subir ou compléter le test.
Afin de travailler dans ce contexte, l’école sent le besoin d’établir un nouveau cadre conceptuel. Combinant ses connaissances socio-constructivistes (Vygotsky), celles en évaluation dynamique (Tzuriel, Lidz) et utilisant un outil nouvellement validé en lecture graduée, elle met en place une approche vite qualifiée de « ciblée » par les membres de l’équipe. Ces élèves possèdent des habiletés dites sous-jacentes. Les enseignants observent que le taux de rétention est très faible et que les enfants semblent imperméables aux nouveaux concepts. La plupart des enfants fonctionnent en deçà de leur niveau académique réel. L’évaluation dynamique est un nouveau mode d’évaluation. Elle vise à actualiser un potentiel non encore développé. Dans le modèle qui nous intéresse, ce type d’évaluation possède un pré-test et un post-test. Entre les deux, nous insérons une intervention, caractérisée par un acte de médiation constante entre le petit groupe et l’intervenant. Lors du post-test, c’est en réalité cette intervention qui sera mesurée.
Après cinq mois, l’école obtient des résultats tout à fait étonnants. Les tests provinciaux de mai 2005 renversent la vapeur : 53 % des élèves atteignent ou dépassent la norme. Seulement 10 % ne se qualifient pas pour subir ou compléter le test.