L’oral est à l’honneur dans les programmes applicables depuis septembre 2002. Ce qui est mis en avant relève de l’oral pour apprendre. Je souhaiterais insister sur l’autre versant d'apprendre l’oral. Il n’y a pas opposition mais congruence. La communication vise à mettre en évidence les points d’appuis à disposition du maître pour développer les compétences de ses élèves. Il se dessinera alors une professionnalité enseignante (Hamon, 2005) qui plaide en faveur d’une conception, non pas tant en terme de savoir-faire technique mais de positionnement professionnel.
Nous nous baserons sur une analyse d’une pratique de classe de CE2 d’un milieu urbain classé en ZEP. À travers diverses activités (exposés, bilan de groupe, quoi de neuf, le débat, des jeux oraux…), nous avons recherché des points d’appui communs que l’enseignant utilise. Les objectifs visés compte tenu de la complexité même de l’objet (la véritable discussion, la prise en compte de la situation de communication, l’égalité argumentative, la construction identitaire des élèves) amène à proposer à l’élève ce qui est à sa mesure sans empiéter sur son autonomie. Les données recueillies sont des écrits professionnels mais aussi des enregistrements audio et vidéo.
Le cadre théorique dont nous nous sommes doté emprunte à Vygostsky (langage comme fait social), à Bronckart (les paramètres de la production verbale) aux théories de la nouvelle communication, à Gusdorf (la parole comme humanisme), aux théories du socio-constructivisme pour l’apprentissage mais aussi aux didacticiens de l’oral (Nonnon, Le Cunff, Lafontaine, Bucheton). Ce cadre étant posé, nous avons mis en évidence les points d’appui que l’enseignant met en œuvre en convoquant les concepts et analyses suivants Treigner (1997) la problématisation, Astolfi (1992) le groupe de travail, Bernié (2003) la communauté discursive, Rey (1998) l’égalité argumentative, Plane : l’élève expert, la dimension réflexive dans les apprentissages langagiers, Imbert (2000) : la praxis.