À l’université de Rennes 1, deux licences de sciences et technologies, parcours de biologie, sont orientées vers le professorat. la licence de biologie générale vise explicitement le professorat des écoles, celle de sciences de la vie et de la terre le professorat des lycées et collèges. Elles comprennent une unité d’enseignement (UE) obligatoire de 64 heures, initiation aux métiers de l’enseignement, qui leur est commune. C’est la dernière version des modules optionnels de pré professionnalisation aux métiers de l’enseignement mis en place depuis la fin des années 1980. Cette UE comprend un cours et des TD de psychologie développementale et un stage dans une classe, encadré par des TP de préparation et d’analyse. Le stage donne lieu à la rédaction d’un rapport et à un entretien d’oral.
Enseignant responsable de cette partie stage, et aussi chercheur en sciences de l’éducation, il m’a semblé nécessaire d’interroger un allant de soi qui consiste à considérer le stage comme première « expérience professionnelle ». Quels apports cognitifs sur les métiers de l’enseignement peut-on imputer au stage ? Quelle est la nature de cette expérience ? En quoi et à quelles conditions peut-il constituer une initiation aux métiers de l’enseignement, et s’articuler aux formations professionnelles des IUFM ? Ce questionnement a été travaillé à partir du corpus de données constitué par les rapports de stage, des éléments d’entretiens d’oral et grâce l’intégration dans le dispositif pédagogique d’un protocole de recherche-action. Les premières analyses ont confirmé qu’au-delà de son intérêt subjectif pour les étudiants, il peut être l’occasion d’une objectivation scientifique des pratiques du métier.
Après avoir décrit ce dispositif et présenté la synthèse des données recueillies sur 4 années, la contribution montrera comment dans ce domaine, une expérience peut en cacher une autre.