Les années 1980 et la première moitié des années 1990 ont été marquées par les politiques de rénovation (évolution du BTA, du BTSA, création des baccalauréats professionnels, etc.) qui ont sollicité les communautés éducatives. L’engagement des acteurs dans ces démarches a contribué au succès de ces politiques.
Aujourd’hui, les publics accueillis évoluent. Les personnels rencontrent des problématiques inédites qui déterminent une orientation nouvelle de la vie scolaire et des actions éducatives. Des questionnements nouveaux apparaissent.
À l’engagement et au soutien des politiques de rénovations succèdent des démarches d’accompagnement, d’aide et de soutien. Des acteurs de l’établissement sensibles aux difficultés rencontrées par les apprenants (rupture scolaire, conduites addictives, gestion des relations interpersonnelles, demandes d’accompagnement, mal-être…), conçoivent des dispositifs ad hoc, nommés la plupart du temps, « Groupes adultes relais ». La réussite scolaire, sociale et professionnelle est au centre de leurs préoccupations. Des formes d’intervention empruntées au travail social pénètrent dans l’établissement et contribuent à renouveler les représentations des acteurs impliqués. Une technicité nouvelle est mobilisée pour la résolution des problèmes rencontrés par les apprenants. Quels sont les déterminants qui incitent les acteurs à s’engager dans des modes de travail inédit et non prescrit ?
À partir d’un corpus d’entretiens à orientation biographique réalisés auprès d’enseignants impliqués dans ces dispositifs, nous sommes en mesure de présenter un certain nombre de premiers résultats. Leur analyse fait apparaître le poids des engagements personnels et des événements biographiques dans la participation aux travaux de ces groupes et comment il semble que la justification altruiste apparaît comme le déclencheur de l’engagement. Ils révèlent une attention à la réussite des apprenants sur les plans scolaire, social et sur celui de l’insertion professionnelle.