Enseigner nécessite l’acquisition de compétences professionnelles, et tout particulièrement en didactique des disciplines. Mais d’autres compétences plus transversales sont indispensables à une carrière équilibrée. Certaines sont en relation avec la personne de l’enseignant, être psychologique, possédant un vécu qui influence largement son travail et son expérience professionnelle.
Ada Abraham, en 1984, s’est posé la question : « enseignant qui es-tu ? ». Elle met en avant des « états du soi » chez l’enseignant : d’abord, le « soi réel » c’est-à-dire tel que la personne est réellement, dans sa nature propre. L’enseignant crée également un « soi professionnel », masque qui peut être en opposition avec le « soi réel ». Ada Abraham définit le « soi professionnel » sous trois états : le soi qui se trouve en rapport direct avec l’autorité, un « soi par rapport aux élèves », enfin le « soi idéal » qui est cet idéal que l’on pourrait ou espérerait être. Par ses recherches Ada Abraham présente les écarts que l’on peut trouver entre les différents états du « soi. », relevant des configurations types selon l’expérience d’un grand nombre d’enseignants.
La multiplicité de contacts émergents ou plus traditionnels font que les maîtres ont un rôle social de plus en plus important. Au sein du » soi professionnel », la définition d’un nouvel état du « soi » apparaît : le « soi social » en lien avec l’évolution du métier. Depuis 1989, la loi d’orientation demande à l’enseignant d’être un « être social. » Il convient d’examiner l’importance de ce dernier dans la construction de la personne enseignante et dans l’efficacité d’une pratique professionnelle : étudier d’une part toutes les relations qu’un enseignant peut avoir au sein de son établissement, mais aussi analyser celles qu’il doit mettre en place avec les partenaires extérieurs et notamment les parents d’élèves.