L’influence des stéréotypes de sexes est un argument régulièrement avancé pour expliquer la sous-représentation notable des filles dans les disciplines scientifiques et techniques. À travers ces stéréotypes, on perpétue l’idée qu’il y aurait des dispositions naturelles pour les sciences, dispositions dont le sexe féminin serait dépourvu. L’évolution de la discipline informatique attire particulièrement l’attention car la part des femmes est en régression, actuellement inférieure à 15 %.
Cette communication présente une enquête menée à l’université Lyon I en début d’année universitaire 2004-2005, qui étudie chez les étudiants de première année de licence scientifique l’appariement entre l’image de soi et l’image prototype de l’informaticien (Marro Vouillot 1991). Elle est issue d’une thèse en science de l’éducation qui cherche à comprendre pourquoi tant de garçons mais si peu de filles choisissent la filière informatique. Le but de l’enquête est de tenter de découvrir quelles représentations du métier d’informaticien sont à l’œuvre chez les étudiants et comment ces représentations peuvent jouer sur leur futur choix professionnel. Bien sûr, il s’agit d’une représentation, et non pas de la réalité du métier. Toutefois, au moment où les étudiants se posent la question du choix d’un métier, ils se fondent d’abord et parfois exclusivement sur leurs représentations. L’expression de leurs préférences professionnelles est considérée comme le résultat d’une activité de comparaison effectuée par l’individu entre la représentation qu’il a de lui-même et celle qu’il se fait du monde professionnel (Huteau Vouillot 1988). En fonction des descripteurs communs aux deux représentations, il retiendrait ou rejetterait la profession comme choix éventuel.