Contribution recherchée

Atelier n� 9 : Education familiale et questions de genre

Titre Secrétaire : une femme autonome
Auteur(s) BURRIAUX Michèle

Texte
Des femmes en réinsertion professionnelle s’engagent en formation pour acquérir la qualification de secrétaire. Quels modèles, quelles attentes président à leur entrée en formation à ce métier parfois dévalorisé comme « métier de femme » et malgré tout de valence positive pour elles en tant qu’image d’un devenir professionnel possible ? L’image véhiculée par les médias est une secrétaire « libérée » par la bureautique, élargissant son activité à des tâches « nobles », requérant des compétences « nouvelles ».
Dans une recherche de thèse, une enquête a été réalisée auprès de vingt femmes intégrées en formation diplômante de secrétaire assistante (niveau IV), par doubles entretiens semi-directifs, en début et en fin de stage, afin d’identifier des variables de la représentation du métier de secrétaire. Alors que le discours des stagiaires interrogées s’inscrit dans un rejet unanime du stéréotype de la dactylo exécutante, l’analyse qualitative croisée de ces entretiens donne majoritairement l’autonomie comme symbole de l’acquisition des compétences visées, tout en révélant un besoin clairement énoncé de relation d’aide et d’assistance.
Que peut signifier, pour ces femmes, le désir d’autonomie, alors que le rôle d’une secrétaire implique d’être attachée à une autre personne ou à un groupe de personnes, généralement des hommes, détenteurs de l’autorité ? Le paradoxe autonomie/attachement interroge doublement, à partir du concept de genre, c’est-à-dire une construction sociale à partir d’attributions censées caractériser le groupe des femmes et le groupe des hommes, et ordonnant la place des deux sexes dans les milieux professionnels. Si l’autonomie renvoie au modèle idéalisé destiné à valoriser une profession subalterne parce qu’investie par les femmes, les liens socioaffectifs que suppose l’attachement assujettissent à un rôle social déterminé parce que femmes.