La communication présente, à partir de recherches en cours, certains aspects théoriques et méthodologiques de l’étude des configurations de l’activité collective en classe. Celles-ci sont des formes auto-organisées qui émergent de l’activité des individus qui les composent. Elles ne résultent pas explicitement de leur volonté, mais permettent à la fois l’articulation de leur activité individuelle et la viabilité du collectif.
Cette recherche propose une méthode d’étude de l’articulation de l’activité individuelle de plusieurs acteurs en classe et précise, au plan théorique, comment des configurations émergent de manière auto-organisée. Notre approche est basée sur trois présupposés essentiels. Premièrement, il existe un niveau de l’activité que l’acteur peut montrer, commenter ou raconter : le cours d’action. Deuxièmement, l’activité est une construction de signification et les configurations ne peuvent être comprises qu’à partir du sens que les individus attribuent à leur propre activité et à celle d’autrui. Troisièmement, l’activité est partiellement mais essentiellement autonome : elle résulte d’un couplage asymétrique avec la situation, au double niveau individuel et collectif.
Le mode de collaboration entre le chercheur et les participants précise les conditions de la recherche et l’aide qu’elle peut apporter à ces derniers. La méthode est basée sur des observations en classe, filmées et suivies d’entretiens d’autoconfrontation avec l’enseignant et les élèves, visant à documenter ce qui est significatif pour eux dans la situation. L’activité individuelle est reconstruite à partir de ces données. Le couplage de ces activités est décrit en mettant en relation le cours d’action de plusieurs acteurs. L’équilibre et la viabilité de la configuration sont ainsi décrits.