L’éducation à l’environnement pour un développement durable manipule des connaissances abordées par plusieurs disciplines. Un des obstacles à cet enseignement réside dans la construction des liens entre les connaissances. Un dispositif d’apprentissage est testé sur la gestion durable d’un territoire en Camargue qui prend en compte différentes activités aux besoins contradictoires. Il concerne 4 classes de professeurs des écoles stagiaires d’IUFM. Trois outils sont utilisés : la résolution de problèmes non routiniers basée sur un problème contextualisé, avec plusieurs solutions possibles ; le débat socio-cognitif où toutes les solutions sont explicitées, argumentées et reformulées ; la simulation multi-agents qui formalise les relations entre des agents partageant des ressources communes en vue d’une prise de décision.
Chaque classe représente un cabinet d’expertise écologique qui doit rendre un plan de gestion du territoire, sans exclure une des activités locales : riziculture, élevage, chasse, tourisme, saliculture, protection. Des petits groupes disposent de documents pour comprendre une des activités et construire un plan de gestion. Cette étape aborde un premier niveau de complexité en mobilisant les connaissances nécessaires à l’activité étudiée. La seconde phase est un débat : chaque groupe présente son plan de gestion en plaçant des marques sur un plan du territoire. Des superpositions apparaissent entre les différentes activités. La discussion se termine lorsque les groupes se sont mis d’accord sur l’occupation de l’espace. Cette phase permet de construire un second niveau de complexité : la notion de gestion durable du territoire. L’analyse de la séance permet de lister les connaissances mobilisées et de mettre en évidence les liens établis entre les connaissances.